Pastorale basque et mascarade

La pastorale souletine, sans doute héritière des théâtres médiévaux, constitue la forme la plus élaborée du théâtre populaire basque.

Proche des drames liturgiques du Moyen-Age, la pastorale a cependant évolué au fil des années. Aux XVe et XVIe siècles, les légendes religieuses et héroïques en étaient les seules inspiratrices.

Aujourd'hui, les thèmes sont modernes et proches de la vie courante. C'est tout un village qui se mobilise pour perpétuer cette tradition ancestrale. Après les répétitions qui auront duré presque une année, la pastorale ne sera jouée que deux fois durant l'été, à quinze jours d'intervalle.

Tout en basque, la représentation dure environ trois heures. Autant le dire, si cette forme de théâtre déplace les foules du Pays basque et est considérée comme un évènement majeur par le milieu culturel basque, il est indispensable de comprendre la langue pour en apprécier le sens et les finesses (des livrets en français sont aussi distribués aux spectateurs).

Chaque année, la période de carnaval (janvier à mars) marque le début des mascarades en Soule.

La mascarade a pour cadre la jeunesse d'un village et pour protagoniste la population d'un village voisin, différent chaque dimanche.

Les personnages se répartissent en deux mondes qui jouent une partition sur des registres bien différents :
- les danseurs, aux costumes flamboyants, reflètent la grâce personnifiée et l'ordre établi. Associés aux corporations des métiers "nobles", écuyers, maréchal-ferrant, paysans et aux notables, ils forment la mascarade rouge.
- à leur côté, des acteurs hirsutes, sales, grossiers, bouffons, parfois violents : bohémiens, kauterak (chaudronniers), xorrotxak (rémouleurs), hongreurs, animent la mascarade noire.

Truffé d'allusions, de satire et évidemment adapté aux personnalités et évènements locaux, le prêche de "Kabana" clôture la mascarade.