5 heures du matin. La mer est grosse mais la sortie est jouable. Le vent se lève et pousse les nuages bas, le ciel se découvre.
Une belle journée hivernale en perspective. Froide et houleuse, mais belle. Le capitaine de pêche du Txiki le sait bien, il prend des risques, mais il faut rapporter du poisson, le boulot c’est le boulot. Ses hommes sont gaillards, ils gèreront la mer, comme d’habitude.
Les matelots sont solidaires, ça facilite la vie à bord. Deux d’entre eux connaissent bien les fonds marins au large de la côte basque. Une aide bienvenue pour le capitaine occupé à manœuvrer le navire pendant que ses gars mouillent les lignes ou trient le poisson. Encerclés par les mouettes.
Le travail est soutenu à bord. Pendant les deux heures de route qui les conduisent vers les eaux profondes du Gouf de Capbreton, les marins préparent les palangres. Trois lignes de 1800 mètres de long, 1500 hameçons placés à la main avec des sardines qui serviront d’appât, repas préféré du merlu de ligne. Une pêche artisanale fastidieuse, mais gratifiante.
Fin de la journée. Il faut revenir pour débarquer le poisson frais du jour sur le port de Saint-Jean. Eviter de revenir les cales vides, plusieurs cuistos du coin ont déjà réservé leur poisson pour en faire du koskera à la carte. Etiqueté « Merlu de ligne – Saint-Jean-de-Luz », le meilleur. La criée, un plaisir grisant.
Fin d’une journée harassante, on sort les caisses remplies de poissons, on regarde un peu ce qu’ont fait les collègues, thon blanc, sole, maquereau, thon rouge, chipirons... Pas mal aussi. Le capitaine a encore du boulot lui, faut qu’il s’occupe des dernières ventes, souvent au « gré à gré », un bon deal.