Pierre est un tout jeune joueur de pelote. Il aime bien quand son grand-père l’appelle le Pilotari.
Aitatxi l’amène souvent voir des tournois au mur à gauche. Il a longtemps pratiqué quand il était jeune, il a plein de coupes à la maison. Il est même parti entraîner des basques aux Amériques. Aitatxi dit que c’est un peu comme un retour aux sources, car la pelote basque viendrait peut-être d’un jeu de balle inventé par les Aztèques. C’est drôle, les coutumes ça va, ça vient, ça rebondit, un peu comme la pelote d’aitatxi.
Jo ! Ça joue… ! La pelote claque dans les mains des joueurs. Pierre est impressionné. Mais les gars sont des durs, malgré la douleur, la pelote à main nue est la pratique la plus noble, il faut serrer les dents. Aitatxi, lui, jouait avec un chistera, le grand panier en osier fixé à la main par un gant de cuir, cesta punta chez les espagnols. Il est beau sur les photos avec ses jolis habits blancs bien repassés. Quand Pierre joue au club, il rêve de lui ressembler.
Falta ! L’arbitre signale une faute pour l’équipe. Murmures dans les gradins. Le jeu est serré, Pierre essaie de repérer des subtilités enseignées par son coach, comme le Pik, lorsque la pelote rebondit en même temps sur le sol et contre le mur du fond et qu’elle roule sans qu’on puisse continuer à jouer. Dans ce cas, les deux équipes marquent un point. Question de loyauté, l’une des valeurs clés d’un sport qui se fonde essentiellement sur l’état d’esprit des joueurs. Impératif pour être élu Plaza Gizon de l’année !
Segi !